Jean-Pierre s’est révélé comme un véritable scientifique à trois égards au moins :

construire de nouveaux systèmes d’explication du fonctionnement du monde, qui passaient avec succès l’épreuve de l’expérience ;
explorer loin des modes médiatiques les divers domaines des acquis scientifiques qui permettaient de trouver des corrélations avec sa recherche, et qui en étayaient la substance;
dépasser le cloisonnement doctrinal et social dans lequel l’astrologie s’était enfermée et vivotait dans une atmosphère confinée de ressassement.

. Comme un savant véritable, il a su prendre appui sur des observations concrètes (les corrélations entre l’astrologie et le réel observé) pour s’élever vers des formulations plus abstraites, qui s’extrayaient de la sempiternelle reproduction des formules terre-à-terre, dont on sait qu’elles sont le langage traditionnel de la consultation astrologique.

On connaît le goût de Jean-Pierre pour la démonstration mathématique et la représentation géométrique de ses conceptions.
Il a cherché à dégager les lois abstraites qui sont à l’œuvre dans le désordre apparent du réel. Cette démarche était manifeste dès l’un de ses premiers livres, « Nombres et Formes du Cosmos », dont le titre seul annonce non seulement un programme de recherche, mais aussi les modalités et les formulations de cette recherche.

. Au lieu de nous parler d’agressivité ou de mélancolie, il nous a donné le R.E.T., le S.O.R.I., le logoscope, dont les capacités à être généralisées hors du champ astrologique ont été démontrées dans les domaines de l’astronomie, de la psychologie, de la biologie, de la sociologie, etc.

. Le système É-E-T-S (Énergie-Espace-Temps-Structure) (s’il est légitime de le qualifier de système), a été plutôt moins exploré que les autres modèles que l’on vient de citer. Et pourtant, il ouvre une voie directe vers une compréhension du fonctionnement de l’univers et de la matière plus satisfaisante et plus complète que celle à laquelle s’attarde la science d’aujourd’hui.

. Par exemple, un des centres d’intérêt les plus récents de Jean-Pierre, qu’il se proposait d’explorer, est l’arc d’or, et l’angle d’or qui en découle (137° 51’). Or, cet angle d’or a été observé dans les processus qui construisent notre propre espace-temps, et qui édifient diverses sortes de matières. Retrouver le lien qui unissait l’astrologie et le reste du savoir humain, spécialement sur ses frontières mouvantes, n’était pas une mince affaire, et Jean-Pierre y a réussi.

. Rigueur, Humour, Amitié, cette belle et ancienne devise des conditionalistes, se repère immédiatement dans le style d’écriture de Jean-Pierre, fait d’une rare densité de significations concentrées en peu de mots, et à la fois renforcée et agrémentée par des rapprochements inattendus et des traits d’humour inopinés au cours de développements requérant toute l’attention du lecteur. Son immense culture, capable de convoquer n’importe quelle référence pour appuyer sa démonstration avec pertinence, conférait une profondeur inusitée à son argumentation.

Jean-Paul Citron