¬ Histoire au point n°1

Je ne suis pas un historien et la lecture des historiens de l’astrologie ne m’a, jusqu’ici, nullement convaincu de l’utilité de l’être, tant l’abondance complexe des faits se prête à la monomanie des interprètes.

Je témoigne seulement, par prudence et rigueur, de ce que je sais, ce que j’ai lu.

Mais si ma lecture des modernes est insuffisante devant l’absolu qu’il faudrait savoir, j’ai suffisamment lu pour dire que je ne connais pas de meilleur auteur qu’Henri Selva dont le « Traité Théorique et Pratique d’Astrologie Généthliaque » (Chamuel éditeur, 1900), vaudrait d’être imposé à le réflexion de tous les astrologues… traditionalistes et conditionalistes. Recommandation perfide pour les premiers s’ils sont traditionalistes-contemporains  : H.  Selva est rationnel, logique, analytique, cohérent, même en parlant d’Eau, Terre, Air et Feu… autant de traits qui expliquent son fait d’être peu connu.

Conseil utile pour ceux d’entre nous qui ont besoin de références historiques dans leurs débats sur les fondements du zodiaque  :

« Enfin, les effets élémentaires d’une Planète sont d’autant plus puissants qu’elle demeure plus longtemps au-dessus de l’horizon, ce qui revient à dire, que sa déclinaison boréale ou australe est plus grande, selon la disposition géographique du lieu d’où on l’observe ».

Combien de connaissez-vous de traditionalistes au courant de ce postulat, fondement des zodiaques conditionalistes  : la puissance varie avec la durée de présence au-dessus de l’horizon, donc selon les fonctions déclinaison céleste et latitude terrestre  ?

A quoi bon l’astrologie moderne pour confondre notre critique désinformé  ? 

Sortez votre Selva  1900. Et vous pouvez ajouter, lorsque l’interlocuteur réticent appuie sa tradition sur Gauquelin, que ce statisticien a effectivement prouvé la puissance des effets planétaires au-dessus du plan d’horizon, comparativement à ceux du des sous, mais que ni lui, ni les traditionalistes « compétents » ne citent ce précepte en grosses lettres chez Ptolémée.


Serait-ce parce que systématisé, il conduit aux zodiaques conditionalistes  ? De la part de Gauquelin et de ses supporters transparents, on ne saurait imaginer tant de vilaine malice. Enfin, quoi  ! Ces gens ont bien prouvé à quel point ils aiment la vérité, non  ?

 Précurseur des grilles ordinales, Ptolémée a fait état d’autres critères que celui de la puissance déduite de la présence au-dessus du plan d’horizon.

 Toujours selon mes modestes connaissances en histoire de l’astrologie, Dane Rudhyar est le premier à avoir donné une explicative du zodiaque à partir du jour et de la nuit, ainsi que de leurs rapports respectifs. Il l’a fait en métaphysicien, analogiste, symboliste abstrait, désignant le jour par « force-de-jour » personnalisante, la nuit par « force-de-nuit », dépersonnalisante. Le jour ne nous montre que le Soleil, la nuit dé voile la multitude des étoiles. Telle est la corrélation analogique fondamentale. Or, pour les conditionalistes, le jour et la nuit ne concernent que le cas particulier du Soleil, sa présence (jour) ou son absence (nuit) au-dessus du plan de l’horizon local. La Lune, un astre quelconque, peuvent décrire leur arc diurne (au-dessus de l’horizon) aussi bien dans la lumière du Soleil (jour) que parmi les étoiles, sans lui (de nuit). Un Jupiter en Gémeaux pendant que le Soleil est en Sagittaire, parcourt son arc diurne la nuit, sur fond d’étoiles. C’est la durée de son arc, son sens croissant, qui caractérise l’influence Gémeaux et non la « force-de-jour » attribuée par Rudhyar à ce Signe.

 Pour ces raisons et bien d’autres, on ne peut pas dire qu’il y a ressemblance, filiation, entre le zodiaque de Dane Rudhyar et le conditionaliste. Nous avons traité des mêmes phénomènes par des concepts différents pour des conclusions peu comparables. En  1954, je n’avais pas lu Ptolémée, je n’avais pas lu H. Selva, mais j’avais lu D. Rudhyar. Tout en tenant sa pensée en estime (ce que les conditionalistes ont toujours fait) avec le groupe astro-psychanalytique de Paris (indifférent, voire hostile à son égard), il n’appartenait pas davantage à ma recherche d’une astrologie rationnelle et naturelle (dans mon esprit, les deux étaient confondus).

 L’ébauche du zodiaque photo-périodique est née de la représentation schématique des 4  saisons  : un cercle blanc rayonnant pour le printemps, un cercle blanc pour l’été, un cercle noir rayonnant pour l’automne, un cercle noir sans rayon pour l’hiver. J’y voyais 4  Soleils qui se sont spontanément baptisés : Energie pour l’image du premier, Espace pour le deuxième, Temps pour le troisième et Structure pour le quatrième. Leur logique (cycle  : ++,  +-,  -+,  –) n’est apparue qu’après.

 Pour différencier les Signes, il y avait certes les inévitables proportions de blanc et noir, faciles à visualiser par des cercles de grand, moyen, petit rayon et dont j’exprimais les rapports en termes de relation d’ordre avec  :

 a)  Egal ou sensiblement égal, pour les Signes aujourd’hui dénommés Egalitaires ou de Sens des Contraires.

b)  Comparatif, plus grand et moins grand que… pour les Signes Paradoxaux ou de Sens des Combinaisons.

c)  Superlatif, le plus grand et le plus petit, pour les Signes Ultraparadoxaux ou de globa lisation.

Il y a des nuances entre ces relations d’ordre et les phases, mais les définitions se recoupent bien.

Toujours sensible au langage mathématique et aux nombres entiers, les Signes se trou vaient également définis avec 1  pour le Feu, 2  pour la Terre, 3  pour l’Air, et 4  pour l’Eau. A ces chiffres correspondaient des figures simples, ouvertes et fer mées  :

 1.  Le CERCLE et le POINT pour le FEU, parce que le point est un cercle ouvert et le cercle un point fermé.

2.  Le CARRE  et la CROIX pour la TERRE, le carré étant une croix fermée, la croix un carré ouvert.

3.  Le TRIANGLE et l’ETOILE pour l’AIR, parce que l’étoile ouvre le triangle comme le triangle ferme l’étoile.

 4.  La LEMNICASTE (huit couché) et la SPIRALE pour l’EAU, parce que la spirale ouvre le huit comme le nuit ferme la spirale.

Que restera-t-il de ces correspondances (troublantes ?) dans l’esprit de ceux qui me reprochent de négliger l’essence symbolique de l’astrologie  ? Probablement rien… Ce qui me permettra, notamment dans les années à venir, de leur rafraîchir la mémoire sur la liberté conditionaliste (elle fait partie de mes « diktats ») de traiter le réel autant par le symbole que par le signal.

J’étudiais donc les ouvertures et fermetures de ce Zodiaque géométrisé lorsque, début  55, une collègue de bureau m’informait d’une typologie pavlovienne fondée sur 24  possibles. L’année précédente, un ami m’avait conseillé de lire Pavlov, persuadé, disait-il, que j’en retirerai grand profit. Là-dessus, j’avais acquis « Oeuvres Choisies » sans les lire… mais après le dernier avis je me précipitai sur ses chapitres. Il aurait fallu être vigoureusement bouché pour ne pas comprendre d’excitation-inhibition, irradiation-concentration, décrivaient aussi bien les variations du zodiaque photo-périodique que force, grandeur, mobilité, équilibre des processus fondamen taux de l’activité nerveuse. Il paraît que ce n’est toujours pas évident  ?!  (1) Le noir sur blanc est peut-être ce qu’il y a de moins clair en symbolique. Pour moi, cette rencontre entre la forme (le photo-périodique était dessiné) et les mots qui lui manquaient, renvoyait le zodiaque structural à plus tard.

Ses empreintes réduites subsistent dans « La Condition Solaire« . Et puis, au fil des années, loin de s’effacer, elles réapparaissent. Dès les premiers numéros d’ »Astrologique », j’ai précisé aux réfractaires de l’option neuro-physiologique  : « C’est Pavlov qui a découvert  — sans le savoir — un zodiaque réflexologique. Le mien est philosophique ».

Comme de tout conditionalisme connu d’un public élargi, au-dessus des obstructions du parisianisme symbolo-magiste, c’est grâce à Françoise Hardy que le Zodiaque structural a commencé à s’exprimer dans certaines émissions (« Les Signes du Destin ») de Radio-Monte-Carlo. Je ne vous apprends rien  : historiquement, sans le soutien de Françoise que resterait-il des oeuvres conditionalistes ? Des polycopiés pour initiés au maximum… Depuis, de même que je refuse d’être jugé comme un anti-symboliste, je ne sais plus tellement d’où vient, qui a créé le courant conditionaliste. On est plusieurs. Il n’y a que l’Intégration de vraie, à la condition de ne pas l’envahir de son Sujet, car c’est là que le Diable commence, dans la tentation de prendre l’Intégration pour Soi. J’y reviendrai avec l’histoire du SORI.

« Les Signes du Destin« , ce qu’ils imposent en vulgarisation, m’ont conduit à préciser ce que l’on pouvait retirer de l’Energie, de l’Espace, du Temps et de la Structure, autant de langages symboliques différents pour décrire les comportements spécifiques aux Signes inclus dans les quartes correspondantes. Autrement dit : l’Energie nous offre des analogies adaptées au Printemps, celles de l’Espace le sont pour l’Eté, le Temps porte à décrire les psychologies automnales, la Structure est bien venue, en tant que langage, pour parler des hivernaux. C’était un progrès dans la clarté  : il y a des classes de symboles, des façons de s’exprimer qui différencient les Signes. Le langage que le Signe appelle ou conçoit le caractérise… C’est un moyen de se singulariser qui synthétise autant le symbole que le signal. En langage-symbolique, le Cancérien a besoin de limites et de son jardin secret, en langage-signal il construit un cirque (Barnum) ou un dirigeable (Zeppelin), autre façon, non-symbolique, de cerner un univers. Voie de synthèse et réunion des deux langages  : Cancer, vous êtes comme un cirque, et vous, Barnum, votre cirque est un jardin secret…

 L’Energie-Espace-Temps-Structure a tout du corps calleux qui arbitre l’oreille et les yeux ou qui permet d’entendre la musique avec ses yeux, voir la peinture avec ses oreilles.

Il vient qu’une série de tests sur les Signes devra utiliser les symboliques (formes) autant que les mots et les référentiels saisonniers, ce qui nous changera de la psychologie scientiste ou bornée par le Sujet.

 Les rubriques quotidiennes de RMC de  1984 jettent le bouchon plus loin : la fonction dominante de la saison (en  V+,  L+,  V-,  L-) doit créer un terrain de perception sélective  : les  V+ sont plus doués que d’autres pour retenir des informations multiples du réel, les plus mobiles, les plus changeantes, les plus ressemblantes à elles-mêmes. En conséquence, si Energie  V+, alors  : Espace  L+, Temps  V-, Structure  L-. Le voeu de Pavlov de réunion du Subjectif et de l’Objectif serait accompli. Il y a au moins deux façons de comprendre la complicité de ce couple.


La plus répandue en astro-psychologie affirme  : « Parce que vous êtes de Terre vous ne pouvez voir le monde qu’en matérialiste-positiviste… », ce qui reviendrait plutôt en conditionaliste : « … vous êtes plus apte que d’autres à voir la part de matière dans le monde« . En moins gentil, il y a le choix entre « Parce que vous êtes un méchant boiteux, vous croyez que le monde boite méchamment… » et « En tant que méchant boiteux vous pouvez percevoir quand, en quoi et comment le monde ne va plus que sur une jambe ». Les deux applications sont possibles, mais que l’on puisse trouver dans le ciel natal celle qui l’emporte me paraît douteux. Il était fatal que les parti sans de l’Horoscope-Sujet choisissent la réduction de l’objet au sujet comme solution unique.

Nos 4 référentiels se modulent sans contrainte avec les phases. Pour l’Espace et le Temps, images et exemples viennent facilement. L’espace infini du Cancer (un îlot sur l’océan), n’en n’est pas moins une voûte protectrice qui devient la cuirasse du Lion, son domaine d’action, avant de s’amenuiser en enveloppe corporelle, épiderme étroit, espace collant, étouffant quelquefois ou maîtrisé, domestiqué du Signe de la Vierge. Des modes et alternances de la Balance, des durées et échéances du Scorpion, des trajectoires tem porelles du Sagittaire, il n’est pas difficile, non plus, de montrer les enchaînements, en vulgarisateur ou en philosophe. L’illustration des phases, pour l’Energie et la Structure, bien que l’on ait M. Planck Taureau (quantum d’action). Mendéliev Verseau (tableau des éléments chimiques), m’a semblé moins évidente. Il faut sans doute des connaissances poussées, d’une spécialisation qui éloigne des images sensibles.

Certains cas justifieraient un échange de plans de références entre Signes opposés, les mécanismes respectifs étant conservés, mais il doit y avoir alors deux planètes pour relier les Signes par un aspect d’opposition. Enfin, il m’est arrivé d’expliquer ces changements de référentiel (passage des « mutables » aux « cardinaux » en terminologie traditionnelle) par des problèmes qui n’ont de solution possible qu’au prix d’une mutation. Quand on ne peut pas être partout à la fois, ici et là-bas, on choisit d’être d’abord ici, ensuite là-bas (succession temporelle). Le choc des contraires de la Vierge se résoud en alternance de la Balance. Lorsqu’une civilisation, une ethnie, une plante terminent leur cycle de développement, on peut étudier leurs structures internes comme un arbre généalogique. Une orbite planétaire s’analyse avec rigueur au terme de son cycle. Tout ceci pour le passage du Sagittaire au Capricorne. J’imagine que le mouvement du Bélier libère des structures fermées et que l’espace commence où s’arrête l’énergie diffuse des Gémeaux.

Voilà un nouveau champ d’exploration extra-psychologique, plus flou pour le moment que les formules pavloviennes mais qui motive l’application de nos méthodes et concepts aux oeuvres et personnalités représentatives du réel dit objectif, scientifiques, penseurs, découvreurs, généralement trahis par les interprétations réductives de l’astro-psychologie.

Les textes suivants diffusés par RMC ne sont que des jalons indicatifs de la dé marche ci-dessus exposée.

ESPACE.

20 Juillet 1983. Alberto Santos-Dumont, aéronaute connu pour son premier record du monde de vitesse, est né un 20  juillet de 1873. Ce n’est pas le seul Cancérien qui se soit illustré dans les airs. Nous avons John Glenn en Amérique, Saint-Exupéry en France, et son inoubliable Petit Prince. Ces cas, plutôt embarrassants pour l’astro-psychologie, réjouissent les astrologues modernes qui ont poétiquement démontré l’affinité des Signes d’Eté avec l’Espace. Souvenez-vous de la sphère qui symbolise le Cancer, elle s’est changée en Cirque avec Barnum. Ferdinand Von  Zeppelin, cancérien aussi, en a fait des ballons dirigeables rigides  : un cirque ou une mère volante en quelque sorte.

21 juillet 1983.  Les savants qui se sont penchés sur le problème de l’espace ont attrapé des courbatures, ce qui prouve que l’espace est courbe. Très tôt — j’allais dire tout petit — l’espace a posé des problèmes aux philosophes. Platon s’est longtemps demandé si l’Espace existait vraiment et où peut bien se trouver l’Univers  ? En quel lieu ? Ces questions d’ordre, de position, d’endroit déterminé se retrouvent dans la symbolique can cé rienne de l’oeuf et de la maison. Et les astrologues modernes, conditionalistes, préci sent que l’Espace de l’Eté succède à l’Energie du Printemps comme le repos succède au mouvement quand le mouvement a atteint sa limite.

 22 juillet 1983. On passe, par exemple, de l’énergie à l’espace en photographiant un torrent déchaîné, l’image arrête le mouvement, le fauve est pris au piège. L’espace implique des limites… ce qu’Einstein, Poissons par le Soleil, Cancer par l’ascendant, a dé montré en prenant pour limite la vitesse de la lumière qui, en une seconde, parcourt 300  000 fois la distance Nice-Paris. Impossible d’aller plus vite dit-il, et c’est à cette vitesse qu’il a mentalement photographié l’Univers. On pense aujourd’hui que l’espace est illusoire et on ne se demande plus où est l’Univers mais s’il est rond, sphérique, fini ou infini.

24 juillet 1983. Alexandre Dumas est né un 24 juillet de 1802. Doublement Lion par le Signe solaire et par l’Ascendant… de son vivant il aurait tiré de sa plume 18  millions de francs-or, selon ses propres estimations et pour quelques 300  ouvrages dont « Les Trois Mousquetaires » et « Le Comte de Monte-Christo ». C’était un géant inouï, un Lion crépu, d’une bonté et d’une auto-satisfaction exemplaires. Il illustre l’Espace ouvert de l’Eté, celui qui sort de l’oeuf du Cancer comme un oiseau de feu, tout en plumes et cou vert de médailles en couleurs.

1er août 1983. Le goût des Lion pour les idées simples peut venir de l’affinité du Signe avec le Soleil, lequel est la simplicité même tant il est rond et évident. Mais cette inclination aux schématisations abruptes qui font les bons publicistes se comprend aussi par le fait que ce Signe, au coeur d’une saison spécialisée dans l’espace fermé, doit par réaction d’équilibre donner de l’air et de la lumière par des ouvertures exagérées. On sort des espaces confinés en cassant les murs. La masse d’Hercule est tout-à-fait indiquée.

5 août 1983. Le 20 juillet 1969, un homme, un terrien, posait le pied sur la Lune et c’était un pied de Lion, celui de Neil Armstrong né un 5 août de 1930 avec, dans son ciel natal, le Soleil au plus haut de sa course quotidienne et l’insolite Pluton dans le secteur traditionnellement attribué aux « voyages ». Lorsqu’on sait, depuis les modernes, que les Signes d’Eté sont en affinité avec l’espace, on est en droit de penser que l’astrologie permet de voir des choses étranges avec des yeux normaux. Le père de « Tarzan », Edgar Rice Burroughs appartient aussi à un Signe d’été  : la Vierge, mais je vous en reparlerai.

13 août 1983. Alfred Hitchcock, Luis Mariano, Fidel Castro sont également né un 13  août, en des lieux, des heures, des années différentes. Ce ne sont pas par conséquent des jumeaux devant les astres… ni devant les hommes d’ailleurs. Pourtant, on ne saurait leur dénier un goût commun du spectacle. Même si Fidel ne nous a jamais chanté « La Belle de Cadix », « Besame Mucho » ou « Mexico »… il tient bien la scène, surtout  : il remplit bien l’espace d’une île. Au plan astro-psychologique, Hitchcock, du fait d’une conjonction Lune-Jupiter en Scorpion, représente un cas passionnant. Il a introduit dans son oeuvre non seulement les peurs irrationnelles de certains Lion mais aussi la dimension « temps » propre au Scorpion  : la durée qui fait peur, le suspense.

26 août 1983. Sous nos latitudes, depuis le début de l’été, nous avons perdu 2 heures de lumière. C’est autant de gagné pour la nuit, et de tout ceci, nous dégagerons les idées utiles à la compréhension de votre Signe. Sous l’angle de la symbolique de l’Espace at tri bué à l’Eté, avec la Vierge, il nous faudra parler d’espace réduit, de portion, de miniature, d’espace plié et incorporé. Par exemple, selon la Tradition, la Vierge gouverne les intestins. Si l’être humain devait être aussi grand de taille que son intestin est long, nous serions, vous et moi,  aussi haut qu’une maison de 10  mètres… Notre corps est un espace comprimé, adapté et habité.

27 août 1983. Curieusement, la notion d’espace chez les hommes se modifie avec la durée du jour. Sur ce point, les symboles permettent de mieux s’exprimer que les discours. Sous le Signe du Cancer l’Espace, entouré d’une coquille, est l’environnement d’un Sujet. C’est l’espace d’un pays, avec ses frontières, ou l’espace d’une Mère avec son enfant. Sous le Lion, l’espace s’ouvre, la forme éclate, le Sujet se montre. Sous le Signe de la Vierge apparaît l’espace contenu, rien que pour soi. L’espace absorbé est devenu Sujet. Notre corps est la caverne d’Ali-Baba, le creux, le nid, le territoire d’un quelqu’un dont il faut s’occuper.

 12 septembre 1983. Si l’on identifie la fonction protectrice de l’été à la durée du jour, en Vierge sa décroissance devient une fonction en état d’alerte  : la cuirasse fond au Soleil. Tandis que l’invisible rejoint à grands pas le visible, la peur devient manifeste, comme en témoignent certains créateurs de la Vierge  : tel Werner Herzog, producteur d’Aguirre le surhomme, de Nosfératu le fantôme de la nuit. N’oublions pas le tendre Frankenstein, personnage de Mary Shelley, virginienne. Ni l’Homme Invisible, conçu par Herbert George Wells, de la Vierge… par ailleurs auteur de « L’île du Docteur Moreau » où se fabriquent des monstres dignes de ceux que le célèbre dessinateur Granville — de la Vierge, évidemment — sortait de sa plume fantastique.

13 septembre 1983. Puisque sous le Signe de la Vierge, la durée du visible va rejoindre celle de l’invisible, nos frayeurs nocturnes peuvent prendre un peu ou presque tout des apparences humaines. Ainsi, après Frankenstein et l’Homme Invisible, Fantômas le roi des monstres distingués est le produit d’Alain Marcel, natif de la Vierge et de Pierre Souvestre, autre auteur dont, malheureusement, je n’ai pas la date. Fantômas est partout et nulle part. Les astrologues conditionalistes trouvent cela très normal  : bien sûr, disent-ils, en Vierge,  l’espace commence à devenir inadapté donc fantomatique, avec la Balance, nous allons changer, et entrer dans le Temps. C’est simple… encore fallait-il y penser.

TEMPS.

26 septembre 1983. Lorsqu’on ne peut pas être à la fois ici et ailleurs, dehors et de dans, ce qui pose un problème insoluble sous l’angle de l’espace, la bonne solution est d’être d’abord d’un côté, ensuite de l’autre. C’est là tout le secret des solutions et de l’équilibre de la Balance. Dégagé de l’espace encombrant, labyrinthique, étriqué ou éclaté de la Vierge, ce Signe entre dans l’adaptation au temps avec le rythme, la cadence, le tour à tour, la danse et la musique.

8 octobre 1983. Lorsque le Bélier compare le jour et la nuit, le pour et le contre, c’est en général pour adopter un camp qui va combattre l’autre. La Balance adaptée compare pour trouver un lien qui associe les différences ou qui distingue les semblables. Auguste et Louis Lumière — comme disait Saint François  : les Frères Lumière —, tous deux natifs de la Balance, ont inventé LE cinématographe en liant par un tour de manivelle deux images discrètement différentes. Cette rapide succession d’instants voisins mais non identiques nous vaut l’illusion du mouvement, et tous les prodiges contemporains du septième Art nous rappellent que la Balance est bien en affinité avec le temps.

10 octobre 1983. Dans la Balance de Pavlov, un plateau représente le monde extérieur, l’autre le monde intérieur d’un tempérament, d’un caractère. Pavlov, décidément très Balance, distingue à nouveau deux plateaux dans le monde extérieur : l’un pour les événements contrariants, l’autre pour les gratifiants. A son tour, le monde intérieur se divise en puissance d’action (excitabilité) et puissance de frein (inhibition). Il ressort de ce schéma toutes sortes de danses d’équilibre-déséquilibre. Certaines Balance, on le voit, doivent leur succès aux contenus de leurs plateaux.

 12 octobre 1983. Divinité de la Justice et plus précisément des rapports d’équilibre, Thémis porte dans ses plateaux le ciel et la terre. C’est elle, nous apprend le poète qui a établi les lois de la religion, et tout ce qui sert à maintenir l’ordre et la paix parmi les hommes. On lui accorde aussi l’art de prédire l’avenir sans se tromper… car elle est mère des saisons, des Heures et des Parques qui président à toutes les destinées. Ainsi, dans la pensée poétique, l’équilibre de Thémis n’est pas une simple histoire de poids et contre-poids. Sa Balance mesure aussi le temps de naître et celui de mourir.

13 octobre 1983. Sous l’égide de Thémis, divinité associée à la Balance, la ronde des heures apparaît comme un principe d’équilibre et de justice. A la condition de tourner en rond à la façon des planètes, le Temps tient en ordre les affaires universelles. Cette notion d’équité liée aux rythmes naturels est toujours présente dans la croyance aux vies successives, aux réincarnations si vous voulez. Précisément, Annie Besant, l’une des plus ar dentes propagandistes de cette pensée religieuse inspirée de l’Hindouisme, était de la Balance, Signe sensible, en somme, au printemps d’un autre monde.

18 octobre 1983. Le philosophe Frédéric Nietzsche, né un 15 octobre de 1845, est une autre grande figure de Chevalier inadapté de la Balance. Sa cuirasse de papier se dé coupe dans la sublime rêverie d’un Surhomme qu’aucune espèce humaine ne pourra jamais engendrer, sinon sous forme de fable à usage subjectif. Sensible à la dimension temporelle de son Signe, Nietzsche a conçu un héroïque retour éternel des choses. Malgré la terrible solitude de sa vie, ou à cause d’elle, l’idée que tout devait exactement se reproduire le transportait d’allégresse. Il est difficile de trouver un amour aussi fort de l’instant qui passe et repasse.

5 novembre 1983. Sous le Signe de la Balance, le temps se vit au présent, c’est une af faire de mode, de rythme, cadence et alternance. Avec le changement des proportions, le Scorpion change le temps en durée. En effet, la durée n’est rien d’autre qu’une dose d’horloge, un grain ou une tonne de sable. En attribuant tout à la fois la mort, la pa tience, les passions à vie et les opinions définitives au Signe du Scorpion, les anciens astrologues ne savaient pas qu’ils parlaient du temps sous l’angle de la quantité. Les lyrismes et les états de lucidité exaspérée découlent de la conscience du temps. Sur ce point, Saint Augustin, natif du Scorpion, a réussi à montrer le premier que le passé et l’avenir sont pensés en nous en même temps que le présent.

6 novembre 1983. Maître de recherches au CNRS, Alain Reinberg est un homme de science remarquable qui — faut-il le préciser  ? — trouve l’astrologie ridicule. Pourtant, ce natif du Scorpion s’intéresse au temps, non pas à la façon de Saint Augustin, mais en chercheur penché sur nos rythmes biologiques et la variation de notre réceptivité aux agents chimiques au cours du cycle de 24  heures. Entre autres choses, Reinberg et son équipe ont démontré que les réactions aux médicaments ne sont pas les mêmes selon les heures de la journée. Finalement, comme vous pouvez en juger, il n’est pas nécessaire de croire à son Signe pour en être une excellente illustration.

10 novembre 1983. Nous sommes faits de montres molles, d’horloges vivantes qui comptent le temps en secondes, minutes, jours et ans. D’autres horloges, animées mais non vivantes ont mis dans le ciel le temps sur orbites. Dans l’infiniment petit, les atomes sont aussi des pendules. C’est un natif d’automne, Henri Becquerel, qui a découvert par hasard la radioactivité de l’uranium. Ensuite Pierre Curie, natif du Taureau et Marie Curie, native du Scorpion, ont montré, par leurs découvertes (celle du radium notamment) que d’autres substances se désintégraient en rayonnant. Leur durée de vie était comptée… Marie Curie est morte de sa recherche sur ses horloges très particulières.

14 novembre 1983. La tradition astrologique attribue au Scorpion les crises, les échéances difficiles, les questions cruciales de la vie et la mort, parce que ce Signe est celui où le Temps devient une quantité… Ainsi prise entre un commencement et une fin, toute existence devient grave. Un homme, un pionnier, le professeur Christian Barnard, chirurgien et natif du Scorpion, est entré dans le vif du sujet, celui de la durée d’une horloge vivante, lorsqu’il a réalisé en  1967 la première transplantation cardiaque. C’était un 3 décembre (sous une conjonction Soleil/Neptune)  : ce jour-là, les frontières du temps ont reculé.

20 novembre 1983. Comme Picasso et Abel Gance qui, selon sa propre formule, « ne pouvait pas s’empêcher de voir trop grand », d’une façon ou d’une autre l’espace pose rait plutôt des problèmes aux natifs du Scorpion. C’est pourquoi la symbolique classique lui attribue les puits, les labyrinthes, les souterrains et les cavernes  : autant d’espaces inadaptés à la vie sociale. Dans un autre registre artistique, Claude Monet, natif du Scorpion, a lié son nom à « l’impressionnisme », une école ou style de peinture qui suggère les formes par des taches de couleur pour détruire finalement la notion même de forme. C’est donc un inadapté à l’espace qui est à l’origine de la peinture non-figurative.

 22 novembre 1983. Ecrivain, philosophe hollandais du XVe siècle, Désiré Erasme illustre à lui tout seul ce que j’ai pu vous dire sur le Scorpion sans en épuiser les possibles. Tout à la fois mélange et alliage, par rigueur et ambiguïté, il fut l’ami commun à des rois ennemis  : Charles Quint et François  1er. Ni blanc, ni noir, mais gris, il luttait contre les choses anciennes sans admettre les nouvelles, ce qui lui valut de rester lui-même en ayant tout le monde (papistes et réformistes) à dos. Il fit l’éloge de la folie et tenait pour devise  : « Je ne le cède à personne« … car il s’était donné un dieu qu’il appelait le dieu Terme… c’est-à-dire le Temps parvenu au bout de sa durée.

24 novembre 1983. Selon la fable, Chiron est né des amours de Saturne, changé en cheval et de Philyre, fille de l’Océan. Cette union du dieu du temps et d’une divinité de l’eau aurait pu engendrer une pendule. Le premier instrument à mesurer le temps, la clepsydre, comptait en effet les minutes et les heures par l’écoulement de l’eau, au goutte-à-goutte. Fils de l’Océan, Chiron avait hérité ainsi de tous les savoirs, toutes les sagesses qui se sont jetés dans les siècles et les mers, depuis le commencement des temps.

STRUCTURE.

 26 décembre 1983. En réaction à l’automne, l’hiver quitte le temps pour la structure, c’est-à-dire pour les nombres et les figures qu’ils gouvernent. L’astronome-astrologue Jean Kepler, Capricorne, entendait expliquer les différentes distances des planètes su Soleil au moyen de cubes, pyramides et autres volumes que l’on appelle polyèdres réguliers. C’est en travaillant ces structures semblables à des cristaux que Kepler a découvert une relation inattendue entre le temps de révolution de chaque planète et le demi-grand axe de son orbite. Il est difficile de trouver une plus belle illustration de la métamorphose du temps en lois géométriques.

28 décembre 1983. L’aptitude des Capricorne à viser l’essentiel et se défaire pour cela des suggestions ambiantes s’appelle, chez les modernes, « inhibition extinctive ». Ce terme d’inhibition ne veut pas dire immobilisation mais puissance de frein, de refus et de recul. L’extinction, de son côté, peut se comprendre comme le contraire de la fonction associa tive de l’automne. Cette fois il faut se défaire des modes, couper les ponts et les liens, descendre sans appui au fond de soi ou bien, comme Michel Siffre, Capricorne, se faire spéléologue pour voir ce que deviennent nos petites horloges intérieures dans la nuit des gouffres.

29 décembre 1983. La nuit du Capricorne est longue et immobile, ce qui explique le besoin des natifs de ce Signe d’en faire quelque chose d’absolu. Les coeurs vulnérables en tirent un grand sentiment de tristesse, une mélancolie sur fond d’étoiles distantes. Il faut remplir un vide qui n’en finit pas. Comme leur nom l’indique, les passionnés remplis sent leur nuit d’une passion dominante. Louis Braille, lui, en mettant à profit le sens des struc tures du Capricorne, est sorti de la nuit par l’invention d’un alphabet pour aveugles. Il avait perdu la vue à 3  ans. C’est dans sa 20e  année qu’il a réalisé un système d’écriture formé de points perforés grâce auxquels les aveugles peuvent lire et écrire. C’est un Champollion à rebours.

procédés d’aseptisation ou du nom de l’auteur : la pasteurisation. On sait moins qu’il espérait découvrir le « secret de la vie » par l’étude des cristaux. En ce domaine, Pasteur put démontrer que seules les substances vivantes dévient la lumière à droite ou à gauche parce qu’elles sont dissymétriques, tandis que les produits purement minéraux n’agissent pas sur elle. Une simple différence de structure (dissymétrie ou symétrie) sépare la vie de la non-vie. Encore fallait-il un Capricorne pour le voir.

2 janvier 1984. Lorsque Saturne régnait sur l’Olympe, la vie n’avait pas fait son apparition sur Terre. C’est pourquoi, sans être méchant, ce dieu prenait les pierres pour ses enfants. Son règne était celui de la non-vie. Jupiter y mit un terme en apportant le mouvement, la dynamique contre la statique. On sait, on dit en astrologie que Saturne, en affinité avec le Capricorne, préfère les choses aux gens, la fixité au changement, l’absolu au relatif. Mais comme la vie aime les gens, le relatif et le changement, le saturnien n’est content de personne, ni de lui… lui ou personne (lui comme personne).

3 janvier 1984. Parmi les saturniens du Capricorne, il y a ceux qui traitent les gens comme des choses et ceux qui préfèrent les choses aux gens. Ceux-là selon l’astrologie classique sont doués pour l’architecture, la géologie, la minéralogie. S’ils sont conformes au portrait du savant authentique, ils peuvent atteindre un niveau exceptionnel d’objectivité, surtout si l’on tient compte de la puissance de l’hiver dans la résistance ou le refus des fausses évidences. De Newton, auquel on doit la découverte des lois gouvernant la chute et le mouvement des corps. Paul Valéry a pu dire que  : « Il fallait être Newton pour apercevoir que la Lune tombe, quand tout le monde voit bien qu’elle ne tombe pas ».

4 janvier 1984. Dans l’histoire de Saturne dévorant ses enfants, l’astro-psychologie a voulu voir surtout l’image d’un monstre mal sevré d’une avidité insatiable. Pour les modernes, la légende met en cause le règle de l’objectivité sans-vie, indifférente aux hiérarchies humaines, traitant par les mêmes lois les pierres, les dieux et les hommes. Devant cet absolu, nous sommes des chiffres, des pions, des machines physico-chimiques. Mais nous sommes maintenant prévenus des périls d’une science sans conscience, et pour nous rassurer, la fable précise que Saturne, une fois écarté du ciel, a fondé l’âge d’or sur Terre. Il suffirait donc de mettre le dieu qu’il faut à la place qu’il faut.

2 février 1984. Capricorne, Kepler astronome-astrologue aimait les structures fermées sous forme de polyèdres ou si vous préférez, de gros cristaux à 4,  5,  6,  8  faces et davantage. Les Verseau, de leur côté, son plus sensibles aux structures ouvertes. Les mots croisés sont des structures fermées tandis que le jeu « Des chiffres et des Lettres » est plutôt un jeu de structures ouvertes. Verseau, Max Favalleli brille dans les deux genres. Il est vrai que Favalleli est le modèle idéal de ce Signe  : « Je secrète du sucre, dit-il. Je ne me laisse jamais aller au pessimisme car, avec l’expérience, je me suis aperçu que l’inquiétude, l’aigreur, l’amertume ne servent à rien ».

3 février 1984. En soutenant, dans sa thèse de l’évolution des espèces, les origines animales de l’homme, Charles Darwin, Verseau, s’exposait naturellement à être lui-même représenté en orang-outang velu pour illustrer la conséquence de la théorie sur son créateur. Il faut dire aussi que Darwin est loin de ressembler au portrait complaisant que l’on fait de son Signe solaire. Ses gros sourcils, son front énorme et son gros nez (qu’un capitaine de navire prit en aversion) ne sont gère comparables au charme de Travolta ou Clark Gable, autres Verseau. Heureusement, pour les modernes le physique compte peu. C’est en s’intéressant à l’homme en tant que structure ouverte sur son milieu que Darwin illustre son Signe mieux que certains Ganymèdes.

11 mars 1984.  Sous le signe de la Balance, on pèse le pour et le contre, on les compare de façons à trouver, dans les meilleurs cas, des liens qui respectent leurs singularités respectives. La fonction idéale des Poissons revient quant à elle à couper sur l’échiquier de l’esprit tous les rapports établis entre les blancs et les noirs. On quitte le jeu, on déroge à ses règles. Il en sort d’autres vérités, d’autres mondes, d’autres planètes, le vide complet ou l’absence et l’exil pour Chopin et l’Aiglon.

ENERGIE.

13 avril 1984. Les astrologues qui limitent les influences célestes aux traits de caractère ne comprennent guère ceux qui en traduisent les effets dans les constructions de la pensée. C’est pourquoi vous ne trouverez jamais le mathématicien, physicien et astronome hollandais Christian Huygens dans les ouvrages d’astrologie courante. D’abord parce que, selon cette même astrologie, les savants devraient être surtout du Capricorne — à la rigueur de la Vierge ou du Verseau —, ensuite parce qu’il est difficile d’expliquer par la combativité du Bélier l’intérêt d’Huygens pour les horloges. Heureusement, ce grand savant illustre le printemps avec ses travaux sur la dynamique, les forces vives et les collisions des corps.

14 avril 1984. Les Signes de printemps sont en affinité avec l’énergie, ceux de l’automne le sont avec le temps. Il est donc intéressant de savoir que le mathématicien-physicien Christine Huygens, inventeur d’une horloge à balancier est né sous une opposition Soleil-Saturne, avec le Soleil en Bélier pour les questions de chocs qui l’ont occupé, et Saturne en Balance — Signe d’automne — pour les problèmes d’horloges. Pourtant, un symboliste aurait pu dire que l’horloge d’Huygens utile à la navigation de son époque, renvoie aux Argonautes, navigateurs partis à la conquête de la Toison d’Or du Bélier Chrysomallos. Et si cette explication vous paraît tirée par les cheveux, c’est parce que le Bélier gouverne aussi la tête

15 avril 1984. Les astrologues modernes attribuent l’Energie au Printemps parce que, disent-ils, dans le cycle annuel, cette saison est bien la seule où la dynamisme d’accroissement — facteur d’excitabilité — concerne le jour qui est, en soi, pour les êtres vivants, l’éveilleur naturel de l’action  : c’est un peu comme si l’on mettait le feu aux poudres, comme si l’on ajoutait du mouvement au mouvement. Et d’ailleurs, telle la fusée de Von  Braun, le Bélier à Toison d’Or de la légende est un Bélier volant… projeté dans le ciel à l’image du Soleil qui, depuis le premier jour du printemps, a quitté l’équateur céleste pour gagner de l’altitude.

 17 avril 1984. Dire que le printemps gouverne l’énergie est une pure absurdité pour les hommes de science qui, de nos jours, conçoivent le monde objectif comme entièrement indépendant du subjectif. Les astrologues conditionalistes, eux, mettent les deux en relation. C’est pourquoi, dans leur langage, les êtres qui naissent sous l’accroissement objectif de la puissance du jour, deviennent des sujets plus aptes que d’autres à percevoir et comprendre le monde sous l’angle des forces  : brutes, vivantes ou mécaniques. Et s’ils ont à exprimer leur univers intérieur, ils le feront le plus souvent avec l’empreinte de leur saison, de dynamisme ou d’emportement dans le cas du printemps.

26 avril 1984. Il existe plusieurs écoles d’astrologie parce que la réalité à laquelle s’attachent les astrologues est complexe. Abondante comme une mer poissonneuse, elle donne à chacun le poisson à la mesure de sa canne à pêche. Ainsi, l’industriel allemand Alfred Krupp pouvait être Verseau parce qu’il a sauvé l’entreprise familiale de la faillite, du Capricorne parce que parti de rien, il s’est bâti un empire, du Bélier à cause de ses fusils et de ses célèbres canons. En fait, pour les astrologues conditionalistes, il justifie l’énergie concentrée du Taureau autant par la solidité de son caractère que par la résistance de ses produits  : des canons certes mais aussi des rails, des essieux et de gros outils pour fabriquer des petites cuillères.

27 avril 1984. Les Signes au centre des Saisons, Taureau, Lion, Scorpion, Verseau sont qualifiés de « fixes » en astrologie traditionnelle. Ce sont les quatre piliers du zodiaque. Pour l’astrologie conditionaliste, ils posent chacun à leur façon le problème des doses, al liages et proportions de contrastes. Le Taureau étant un Signe d’énergie concentrée, il est tout de même heureux pour la théorie du dosage de trouver dans ce Signe le physicien Max Planck né un 23  avril 1858 et devenu immortel au paradis de la Science par sa dé couverte de la plus petite quantité d’énergie d’action possible  : le « quanta ». Paradoxalement, cette énergie infiniment petite fit un boum retentissant dans la physique contemporaine.

28 avril 1984. Après Max Planck, physicien allemand bien venu sous le Taureau pour témoigner, de façon savante, de la sensibilité de son Signe aux problèmes de dose et d’énergie, je peux vous citer, dans le registre de l’énergie concentrée, Jacob Robert Op penheimer, physicien américain et autre Taureau, spécialiste de l’atome et des quanta de Planck. Nous lui devons — si l’on peut dire — d’avoir réalisé avec son équipe la première bombe atomique, la bombe  « A ». Par la suite, il fut suspecté d’avoir retardé consciemment la réalisation de la bombe  « H »… « H » comme hydrogène, bien sûr, et non comme « Hiroshima ».

3 mai 1984. L’énergie concentrée attribuée au Taureau par l’école conditionaliste, peut se symboliser par la puissance de la sève printanière et se manifester par des oeuvres d’une rare densité. A des niveaux différents, celles de Max Planck et de Karl Marx sont connues pour leur retentissement inépuisable. Un autre géant s’est incarné en la personne de Sigmund Freud, Taureau et père de la psychanalyse. C’était un homme passionnément fidèle mais d’une jalousie morbide. Au temps de ses fiançailles, il envoyait deux ou trois lettres par jour à Martha, la femme de sa vie. Les lettres les plus courtes avaient 4  pages. En moyenne elles atteignaient 12  pages serrées. La plus longue s’arrête quand même à la vingt-deuxième page.

8 mai 1984. L’auteur du « Traité de l’attaque et de la défense des places », du « Traité des sièges » et d’un célèbre « Essai sur les fortifications » s’appelle Sébastien Vauban, marquis et maréchal de France sous le règne de Louis  XIV. Toutes les naissances du Taureau se réjouiront de compter dans leur rang un homme d’une rare intégrité, d’une droiture exemplaire qui fit l’admiration de Saint-Simon. Les astrologues conditionalistes, de leur côté, en retiendront le passage de l’énergie concentrée à la résistance, puis à la fortification dans ce cas militaire. Au plan psychologique Freud, autre Taureau, a souligné l’importance des barrières et résistances psychiques de tout un chacun. Mais elles viennent de l’éducation et non pas de Vauban.

C’est un sacré coup de chance d’avoir écrit  : « … nous dirons que les relations entre force-forme-durée-ordre sont des relations circulaires, ou qu’il s’agit d’une unité que nos perceptions désarticulent. Les éléments utilisés dans le zodiaque solaire se rattachent à ces quatre plans  :

—  Force croissante ou décroissante  : Energie

—  Arc diurne ou arc nocturne  : Espace

—  Durée dominante ou sous-dominante  : Temps

—  Combinaisons (jour croissant dominant, nuit décroissante, etc)  : Structure »

Sans ce texte (pages 68-69 de « La Condition Solaire »), aujourd’hui j’aurais l’air de renier mon amour du temps, de l’homogénéité et des Maisons placidiennes… Je ne les renie pas encore, je me demande si après avoir dépassé l’espace, l’heure ne se rait pas venue de quitter le temps pour la structure en conservant les acquis qui pourront résister au plus haut degré d’abstraction. Notre quadrige saisonnal est une figure à 4  côtés, le privilégié que l’on regarde repose sur les 3  autres qu’on ne voit pas ou qu’on voit autres, à cause du privilégié. Le mieux serait donc d’aborder successivement les 4  côtés, sans cesser de tourner… Je suis persuadé qu’après la structure nous comprendrons mieux les « influences célestes » sous l’angle énergie.

Si vous pensez à des pirouettes, reportez-vous à Hubert Reeves (« Patience dans l’azur », éd.  Seuil). Dans la foulée d’Einstein, H.  Reeves nous dit que la vitesse de la lumière étant une vitesse limite (300  000  kms par seconde), l’image reçue sur Terre de l’Univers est une image du passé. Un passé proche pour les étoiles voisines, un passé simple pour les moins proches, un passé peut-être trépassé pour les plus lointaines. La lumière (énergie) a changé le temps en structures (du proche au lointain) pour un centre (espace) qui est celui du terrien-récepteur.

 Les référentiels n’interfèrent que dans nos conceptions, dans leur chronologie… peut-on les concevoir autrement au moyen des signifiants  ? Pour user de nos moyens conscients plutôt que nos états mystiques (tout autant sinon plus exposés aux erreurs d’adéquation), je dirai que chaque référentiel passe aussi par des interférences ou transformations internes.

Prenons le temps en revenant à nos préoccupations placidiennes. Nous en sommes à admettre, en effet, placidement, que le Lever d’un astre va changer, à l’instant de son Le ver, l’étendue temporelle des Maisons diurnes qu’il n’a pas encore parcourues. Sous des latitudes parisiennes, lorsque Jupiter se lève à 0°  du  Cancer, à l’instant même la durée de ses Maisons passe de 1  h  20  minutes à 2  h  40 (toutes les valeurs sont arrondies parce que si elles ne l’étaient pas, dans le principe de ce qui suit rien n’en souffrirait). Sous cette latitude géographique et pour cette longitude écliptique, son arc étant de 16  heures, chaque Maison temporelle doit être de 16  heures que divise  6, soit  : 2  h  40  m Lorsque Jupiter se couchera, 16  heures sidérales plus tard, il changera ses Maisons de 2  h  40  m de durée en Maisons de 1  h  20  m. Uniquement par le fait de se coucher…

Je n’en suis pas choqué. Je me suis attaqué à plus absurde apparemment. Mais plutôt que de croire à un coup de baguette magique de Jupiter sur l’espace-temps, je vous prie de noter que tout astre sur l’écliptique à 0°  du  Cancer pour une latitude géographique de Paris aura le rapport de 16  heures de présence (au-dessus de l’horizon)  /  8  heures d’absence (de ce plan d’horizon). 16  heures dessus contre 8  au-dessous… ce rapport est une structure, une proportion dont l’astrologue placidien retient le numérateur (16  heures diurnes) lorsque l’astre se lève, le dé nominateur lorsque l’astre se couche (8  heures nocturnes). Ceci est vrai pour chaque degré, chaque astre, sous toutes latitudes. Sauf que ce rapport est mobile, variant  : il se modifie par des décimales en fonction du déplacement de l’astre sur l’écliptique (dans le sens des Signes ou contre ce sens) et non en fonction du mouvement quotidien apparent (toujours rétrograde selon la terminologie astrométrique).

 Il n’y a pas deux sources de modification de ce rapport, il n’y en a qu’une  : le déplacement de la planète sur l’écliptique et non son mouvement apparent dans les Maisons.

 Un tire-bouchon ne remplit pas son office de tire-bouchon en deux temps mais en un seul, s’il est hélicoïdal comme le mouvement de la Terre dans l’espace. Personne ne songerait à opposer son mouvement autour du Soleil pendant qu’elle tourne sur elle-même  ? C’est pourtant le dernier cri de l’astrologie  : Jacques Dorsan, dans « Le véritable sens des Mai sons astrologiques » (éd. du  Rocher) y trouve enfin la matière de son génie révolutionnaire. Il y a une vingtaine d’années de cela, dans les « Cahiers Astrologiques » d’Alexandre Volguine, il posait le problème de l’inversion des Signes (le Bélier d’hémisphère Nord devient-il Balance en hémisphère Sud, ou y a-t-il un Bé lier universel  ?). Je crois qu’il préférerait le Bélier universel, mais pris entre les deux, il a préféré reculer le zodiaque de 24° au nom des étoiles et de la précession des Equinoxes. Pour les Maisons son choix est fait  : il faut suivre le mouvement diurne, la Maison  XII devient la  I, la  XI devient celle de l’argent  (II), la  X celle des petits voyages  (III), la  IX celle des origines  (IV).

Et, comme J.  Dorsan, grâce à l’analogisme beaucoup ont l’image d’une Terre qui tournerait d’une part sur elle-même, d’autre part autour du Soleil. Un coup l’un, un coup l’autre. Essayez avec votre tire-bouchon. Vous tournez d’abord et vous en foncez ensuite… résultat garanti.

Misère de l’analogisme mal assimilé  : il est courant de comparer (y ai-je échappé  ?) le mouvement de l’astre de son lever à sa culmination en Milieu-du-Ciel, à son mouvement sur l’écliptique du 0°  Bélier au 0°  Cancer. Je crois que je n’y ai jamais cru puisque j’ai toujours critiqué cet analogisme factice indépendamment de ce que j’ai propose sur le rôle des fonctions SORI et RET en ce qui concerne, non pas l’étendue ou la position des Maisons, mais les mécanismes inconscients qui ont produit leurs significations. En quelle langue et quels caractères faudra-t-il que je l’écrive pour être compris  ?

Après l’article de Richard Pellard, je précise les raisons de ma critique envers cet analogisme. Supposons un Soleil à son Lever à 0°  de la Balance. Dans les heures suivantes, il s’élève, il monte, il va vers sa hauteur maximale quotidienne… et l’on en vient à dire  : le jour croît. En réalité, par rapport à la durée précédente du jour, à chaque instant qui s’ensuit la durée du jour baisse et sa hauteur, à l’instant de sa culmination, pour un même lieu, baissera aussi. Quant à la référence au « jour », pour donner dans l’analogie, prenez la Lune au même degré en situant le Soleil en fin Sagittaire, son « jour » va baisser dans la nuit… pendant quelques heures, le temps que le Soleil se lève, ensuite son « jour » « baissera » dans le jour créé par le Soleil, lequel baissera dans le jour qu’il a créé lui-même.

Ces confusions tiennent au mauvais usage du tire-bouchon. Ceux qui décomposent le mouvement de la Terre en mouvement quotidien (rotation) et mouvement écliptique (translation) sans y voir de lien (il n’y a qu’un mouvement, celui de translation par rotations) sont amenés à décomposer le temps en « jour » et « an ». Or le temps n’a qu’un sens  : les jours font les ans en s’accumulant, il n’y a pas le jour d’un côté, l’année de l’autre. Pour reprendre l’exemple de la Lune à  0° de la Balance se levant à l’heure  « H » (admettons 6  heures du matin pour un lieu donné), le jour suivant, elle aura progressé dans le sens des Signes pour se lever à 6  heures +  52  minutes, si son mouvement quotidien sur l’écliptique est de  13°. Ce temps qui paraissait justifier le déroulement des Mai sons à rebours le contredit si on ajoute un jour au suivant, comme le temps l’exige, à moins de le suspendre… à l’analogie.

 Il nous joue des tours, le temps. Si on le supprime, réduit à un instantané privé d’avant et d’après, il devient statique comme la représentation courante du ciel de naissance.


A propos, combien de temps faut-il pour naître  ? Une seconde, un instant de combien de se condes  ? Etes-vous né sans avant, ni après… à la vitesse de la lumière  ? Questions stupides  ? Il faudrait pourtant leur répondre avant de changer les statistiques de Gauquelin en champ d’influence car leurs résultats sont ceux de la représentation statique du ciel  : celle qui dit que l’horoscope est cet instant absolu donné par l’heure de naissance.

Or, les significations zodiacales et planétaires ont été retrouvées, restituées, rationalisées en passant de la vision statique à la vision cinématique, celle qui dit  : que se passe-t-il après la naissance  ? L’arc diurne ou nocturne va-t-il croître ou décroître  ? Quelles configurations seront les premières à se nouer, se dénouer (ordre des fréquences ou des cycles dans la théorie des âges)  ? Et ces fameux aspects aux Angles qui n’existeraient pas en statique, sont-ils vraiment perdus en cinématique des cycles  ? Ou alors, ne parlons plus de transits aux Angles.

En vision statique, les résultats de Gauquelin indiquent des moments (transformables en Maisons placidiennes) d’intensification apparente de certaines influences planétaires. Ces moments sont après les Angles en suivant le mouve ment diurne, mais comme ils va rient selon les planètes et les échantillons, cette fluctuation permet de croire que l’on a affaire à une variation des effets et non pas des causes astrométriques  : les passages aux Angles. En vision cinématique, on peut penser que les astres en mouvement vers la fin de la Maison  XII (en Placide simplifié) et de la  IX, doivent leur puissance au fait qu’ils étaient angulaires dans la phase décisive de l’accouchement  : lorsque la mère et l’enfant associent leur travail de couple pour assurer leur survie respective… si personne ne leur vient en aide. Dans cette phase, le transit planétaire est commun. Toujours en vision ci nématique, la naissance-travail se produirait dans le temps ou l’astre-signal passe d’une Maison angulaire à une cadente (de la  I à la  XII, de la  X à la  IX, de la  VII à la  VI, de la  IV à la  III). Il y a là un thème de réflexion que les analogistes laissent, semble-t-il, échapper  : du point de vue de la signification traditionnelle des Maisons, pourquoi la Mai son  XII, celle des épreuves, ne serait-elle pas valorisée  ? C’est quoi la naissance  ? Pour certains obstétriciens psychologues, il n’y a rien de pire  : on passe du chaud au froid, de la sécurité à l’insécurité, du non-Moi dans Toi, au non-Moi contre Toi et tout le monde. Quant au langage conditionaliste appliqué aux Maisons, relisez « L’aide-Mémoire » de J.  P.  Vézien, page  77  : « Maison  XII ou Transcendance de l’Intégration  : Eloignement maximal de l’homogénéité initiale, totale remise en cause du milieu cohérent d’origine… perte absolue du pouvoir dans le cadre habituel. Ouverture à l’intégration nouvelle au sein d’un référentiel au-delà de nos normes et de notre vécu ». Vous n’êtes pas obligé de me relire (« Communication de Zurich  1981)  : « Maison  XII  : Signification abstraite  : celle de l’abandon des sécurités liées aux intégrations de la Mai son  IV, celle de la rencontre avec le dénuement total, prélude à l’intégration d’une complexité au-delà du conçu ou du perçu ». Je devrais cité la  IX  : « … les moyens du passage à un nouveau modèle… le seuil de la transfiguration… l’ailleurs ». La Maison  VI  : « … le monde objectif sous ses aspects hétérogènes et disparates ». La Maison  III  : « L’inconnu des relations… ».

A la place des partisans des Maisons à rebours, je me garderai bien de citer leurs significations — surtout exprimées en langage SORI et RET — pour authentifier leur choix. Ce serait plutôt une anti-démonstration. Même si ces Maisons sont puissantes du fait statique de leur valorisation dans les statistiques portant sur les thèmes de naissance, cela ne prouve pas qu’elles en tirent leurs significations. Celles-ci, je l’ai supposé, pourraient provenir de causes astrométriques intuitivement verbalisées. Pour confirmer la différence, il faudrait des statistiques portant à la fois sur les transits planétaires aux pointes angulaires (I,  X,  VII,  IV) et aux pointes Gauquelin (aux 2/3 de la  XII et de la IX, au-delà de la VII et de la  IV en suivant le mouvement diurne). Je n’invoquerai pas ma pratique, tout le monde est satisfait de la sienne.

Il vaudrait mieux apporter des cas. Ainsi, au lieu d’émettre une théorie contre une autre avant de tester la première, il me semble, qu’au lieu des thèmes de naissance, les conditionalistes devraient réunir des données de naissance complétées par les données na tales des géniteurs, au moins celles de la mère, avec les réponses au questionnaire  :

—  Combien d’enfants  ?

—  Celui-ci est né le  :  …

—  Souhaité  ?  Non  ?

—  Accouchement  : provoqué  ? Non  ?

—  Heure (approximative) des premières contractions  ?

—  Conditions de naissance  : dans le calme, à la vite-fait, douloureuses, joviales, en dormant  ?

—  Humeur (perçue) de l’enfant  : pleurait-il, riait-il, de quoi, d’après vous, avait-il l’air  ?

 Je passe pour un théoricien, mais ce n’est ni la première, ni la dernière fois que je propose aux conditionalistes comme aux autres ce type d’enquête suggéré, précisément, par la théorie. Il est plus facile de riposter par une contre-théorie. Je reste néanmoins disponible pour une répartition du travail de constitution des dossiers… Ils permettront de juger expérimentalement s’il y a lieu de différencier les Maisons angulaires ou cadentes par les climats de naissance.

Sans doute les notions de « force » ou « faiblesse » des planètes, selon les résultats, seront-elles à revoir, abandonner ou corriger. En version cinématique, au lieu de lier la force à une présence angulaire ou un état diurne, il faudrait envisager l’importance du change ment qu’elle provoque dans l’équilibre général en passant de l’orient à l’occident, du dessous au dessus ou du dessus au dessous du plan de l’horizon. Cela me paraît plus séduisant que la notion de position. Il en est également graphiquement question dans l’introduction de « La Condition Solaire ».

De même que le recours aux significations des Maisons est un appui précaire pour justifier l’inversion du sens des Maisons — sauf preuve du contraire — je ne crois pas qu’elle soit indiscutable si, au lieu de définir la naissance par le travail commun du couple mère-enfant, on lui préfère, de façon plus évidente, le temps critique ou l’enfant expulsé (un mot digne de la Maison  XII) devient autonome par la rupture du cordon ombilical, le cri, la respiration. Supposons un amas de planètes en pointe de  XII. Lesquelles après la naissance vont transiter l’ascendant, si ce n’est les plus rapides  ? La Lune sera toujours la première, et nous retrouvons l’importance de l’ordre des vitesses auquel Ptolémée attachait une importance majeure. J’entends proposer par cette remarque que la succession chronologique des transits aux Angles (après la naissance) pourrait entrer dans la recherche des hiérarchisations des dominantes, si l’on veut bien avoir l’arbitraire d’une base fixe (la domification des Angles) avant d’en trouver les fondements naturels. Sinon, à part la sphère locale (et non pas les Signes, Maisons, Planètes, Aspects) qui peut représenter la statique de l’Espace dans la globalité des référentiels  ? Je veux dire encore que cette chronologie des successions sera nécessairement déterminée à la fois par la vitesse angulaire (conséquence de la durée de son cycle) et par sa distance angulaire, comptée dans le sens des Signes, à l’Angle le plus proche… Un ordre chronologique dé terminé en somme par l’ordre structural de la distribution des planètes par rapport au Soleil (orbites dont on déduit les durées de cycles) par rapport à la Terre (vitesses angulaires en géocentrique) et rapport au lieu (domification). Et surtout, un exemple pour montrer qu’on ne résoud pas un problème de cette envergure dans un enthousiasme précipité.

Bref, il apparaît que l’échéancier des transits aux Angles (le plus proche pour chaque pla nète) est fonction des vitesses respectives, des distances angulaires na tales entre planètes, de leurs distances angulaires aux Angles de domification. Une chronologie de dates spécifiques qui individualiserait la répartition des facteurs de changement (les astres mobiles) à l’heure de la naissance. Effectivement, l’échéancier se modifie selon la domification, alors que dans la durée d’un jour les positions planétaires n’auront guère varié.

Je vous ai parlé du temps-instant (le moment) qui est dans la statique, du temps linéaire de notre cinématique  ; le temps multiplié par lui-même (puissance  2) existe dans la dynamique où interviennent les masses et accélérations, donc les vitesses au carré. A partir de là, l’analogisme s’essouffle, l’abstrait prend le relais. Le bon sens conçoit qu’une vitesse s’exprime par seconde… Mais l’expression de l’accélération « seconde par seconde » qui veut dire que la marche est devenue une course où l’on va de plus en plus vite d’une seconde à la suivante, cette expression saisit moins l’entendement immédiat. Il en est de même d’ailleurs pour la théorie des âges et le RET. La première se fonde sur l’ordre de durée des cycles, soit des vitesses angulaires décroissantes, le deuxième a trouvé ses fondements astrométriques dans une formule d’oscillateur (2  π √  L/g) où la distance  L (demi-grand axe) est divisée par une accélération (g,  intensité du champ de pesanteur au pôle de l’astre). Je ne sais pas encore si ces différentes dimensions su temps nous aideront à admettre l’impossibilité de certains amalgames ou à les faciliter. Pour le problème des maîtrises, par exemple, tel qu’il est posé par les astro-psychologiques, j’imagine mal la maîtrise d’une dynamique sur un Signe pris comme un lieu fixe.

Statique, cinématique et dynamique appartiennent distinctement à la même famille. On peut en attendre des familiarités et non des identités. De sorte que, comme pour les maî trises, nous aurions tort de chercher les applications parfaites du RET aux Maisons et aux Signes… d’autant plus tort qu’il manquerait 2  ou  3 planètes au RET pour remplir les douze cases. Jusqu’à présent (cela peut changer), je n’ai voulu voir dans l’analyse des significations traditionnelles des Maisons que la preuve, par le langage, d’un fonctionne ment du cerveau inconscient en SORI et RET. Même si pratiquement le système des Maisons est chimérique, la preuve d’une logique in terne cohérente est faite. Si elle passe par la mise en jeu des grands trigones, avant de les proscrire j’en chercherai les raisons inconscientes possibles (structurales) de leur fréquence dans la pensée synchrétiste des anciens.

En fait, plutôt que de consulter le mouvement diurne, le zodiaque est plus simple. La remarque est de Jean-Yves Hervouet  : le système traditionnel (plus exactement, celui qui a survécu) des Maisons est le même que son Zodiaque, puisque l’analogisme a transposé celui-ci à celui-là… On peut reprocher beaucoup de choses au Zodiaque traditionnel, on ne saurait lui dénier toute logique, apparemment formelle, à base de qualités climatiques érigées en Principes essentiels.

FIGURES – page 175 d’Anthologie

Les grands trigones reproduisent l’ordre naturel des phases de toute saison :

– dans le sens des Signes pour FEU et AIR (ou comme la succession des Signes
– dans les Saisons Printemps et Automne),
– contre le sens des Signes pour TERRE et EAU (ou, si l’on suit le sens des
Signes, dans le même ordre que pour les saisons Eté et Hiver).

Il apparaît que les qualités des saisons se succèdent comme celles des Signes, avec :

ENERGIE    –    SUJET     –    Printemps
ESPACE     –    OBJET     –    Eté
TEMPS    –    RELATION     –    Automne
STRUCTURE    –     INTEGRATION     –    Hiver

Avec le RET et le SORI la transposition, dans l’autre sens, des Maisons au Zodiaque donnerait  :

Signes Cardinaux  : R
Signes Fixes  : E
Signes Mutables  : T

Quant aux éléments  :

le FEU est SUJET
la TERRE est OBJET
l’AIR est RELATION
l’EAU est INTEGRATION

 Vous en ferez ce que vous voudrez… vous pouvez toujours dire à nos amis symbolistes que les conditionalistes ne sont jamais en peine pour récupérer la tradition, ou mettre à jour ses arcanes. Car, de toutes façons, si l’on analyse les significations astro-psychologiques des Cardinaux, ils sont bien « Représentation ». Je cite Alan Leo  :

« La majorité des planètes en Signes cardinaux donne de l’autorité et fait chercher à l’élever dans sa sphère. Elle conditionne les chefs puisque les Signes cardinaux sont les têtes des triplicités. Elle rend changeant, mais donne l’énergie pour transformer le milieu ».

Les Fixes calmes, puissants, persévérants méritent le grand  « E » de Jupiter et Sa turne, le petit  « e » de Mars-Vénus-Neptune, s’il est vrai qu’ils ont aussi « la puissance des émotions et des désirs ». Quant aux Mutables, la Transcendance insaisissable ne les trahit pas  : « versatiles, subtils, critiques, pessimistes, fourbes… » (« Dictionnaire Astrologique » d’H.  Gouchon).

Une poétique élémentaire qui a son humour désigne  :

Le SUJET CHAUD et SEC comme le FEU

L’OBJET FROID et SEC comme la TERRE

La RELATION CHAUDE et HUMIDE comme l’AIR

L’INTEGRATION FROIDE et HUMIDE comme l’EAU

 Les conditionalistes inspirés pourront expliquer aux symbolistes ce que cachent leurs symboles… Par exemple, on comprend qu’un Sujet bien portant n’aime guère le mourir de l’Intégration. Ou bien  : chaque fois que l’on essaie de comprendre, on éteint le feu du Sujet. Quant à l’Air et à la Terre, leur incompatibilité convient à la difficulté de faire communiquer les Objets. Les objets préfèrent s’intégrer pour faire un climat, un décor-climat où sans échanges apparents, les formes ont une unité indéfinissable. Tandis qu’un Sujet chaud et sec préfère une Relation chaude et humide.

Ne croyez pas que je ne fais que m’amuser. Ces correspondances font partie d’un plan général de démystification d’un soi-disant clivage (sans pitié) entre signal-symbole, cerveau gauche-cerveau droit. Il n’y a pas de symbole sans signal, de signal qui ne soit symbole. Les conditionalistes ne sont pas venus au monde (au sens méta physique) pour désunir mais pour réconcilier, réparer ce que la science et l’occultisme ont séparé  : l’homme et la femme, le flou et l’impeccable, la forme et le fond.

J’ai pris le biais du passage des Maisons au Zodiaque pour vous entretenir de la fonction du Trigone dans le référentiel Structure-Temps.

Admettons et supposons  : une cellule vivante, douée de mémoire et de logique, un en semble de cellules capables distinctement et globalement de faire le point tous les 30  jours — Signe après Signe — sur son apprentissage d’un zodiaque photo-périodique dont, au départ, sa mémoire ne saurait rien. En partant de 0°  Bélier, au terme d’un mois, dans le bilan à dresser, il y a au moins l’expérience d’une dualité qui peut apprendre à notre mémoire-logique le premier effet des phases  : le sens des contraires. Et cet acquis doit déjà permettre de différencier, ce qui croît, ce qui décroît dans le temps, ce qui est jour, ce qui est nuit, peut-être aussi qualitativement, ce qui gagne, ce qui perd (le fort, le faible). On apprend beaucoup de choses avec le sens des contraires.

— deuxième séquence (1er au 2e mois)  : les acquis précédents sont renforcés, accusés. La mémoire-logique peut comparer les deux séquences-Signes, la deuxième sera relativement plus quantitative que la première, et pour s’y reconnaître, assigner à chacune d’elle une polarité différente. Un autre sens des rapports (moins simple que le précédent) est né. Comme pour la séquence de 0  à  1, rien ne laisse présager de la suite, sauf la forte probabilité d’un système binaire alternant dans la continuité (autre acquisition de cette séquence qui comporte aussi un ralentisse ment de la vitesse de croissance de l’arc diurne).

— troisième séquence (2e au 3e mois)  : la vitesse de croissance de l’arc diurne atteint son minima et s’arrête, ce qui peut s’opposer à son accélération maximale dans la séquence de 0  au  1er mois. Notre mémo-logo doit maintenant organiser plusieurs informations  : le sens des contraires et l’anti-sens des contraires, la dualité et le ternaire. Son bilan doit respecter trois entités, l’alternance des polarités, la variabilité des rapports des arcs diurne-nocturne, et il peut commencer à douter de la fatalité d’une domination puisque le jour perd du souffle. Ce bilan est synthèse des séquences passées où, pour l’essentiel, le binaire ne peut plus ignorer le ternaire. Toutes ces informations autorisent-elles une extrapolation  ? Que sera la suite, à partir de ces acquisitions  ? Encore du binaire et du ternaire, mais combien de fois, comment  ?

 — quatrième séquence (3e au 4e mois)  : la vitesse de croissance immobile d’abord recommence à bouger, pour lancer lentement l’arc diurne dans son processus de décroissance. Dans cette phase, notre mémo-logique est informée de la réversibilité des processus  : on peut décroître après avoir crû. La dualisation peut affecter aussi toute une saison, un Signe peut se distinguer de l’unité cohérente des 3 précédents, l’irradiation printemps a sa riposte dialectique dans la concentration été. Par conséquent, pourquoi les saisons ne se suivraient-elles pas en polarités alternantes comme les Signes  ? Mais l’information majeure est celle du contre-Signe ou Signe en miroir (Cancer première symétrie, inversion Gémeaux).

En admettant, pour la simplicité de la démonstration, qu’il n’y a que 12  départs possibles, au terme de la 4e  séquence, tous les départs à 0° d’un Signe cardinal ou d’un Signe mutable, sont informés des 3  phases (d’une saison) et d’une inversion. Les départs à 0°  des Signes fixes seront informés de deux symétries et deux phases. Chaque départ a son destin.

Une mémo-logique de départ Bélier peut prévoir au premier trigone les deux Signes suivants en extrapolant le savoir acquis. Elle peut aller jusqu’à  4, si elle généralise le principe de répétition acquis par la reproduction d’une phase. Il lui reste à apprendre à se décider.

— cinquième séquence (4e au 5e mois)  : confirmation de la symétrie. Dès lors, la systématisation est permise avec le sens des contraires hérité de la séquence n°  1, la mémoire polarise Signes et Saisons  : elles se suivent en  « + »  et  « – » comme se succèdent les Signes. Il vient que si l’été est  « – », son coeur est  « + »  : découverte de la règle d’induction et contre-induction. Nantie des phases et polarités, notre mémo-logique peut observer grâce au sens des comparaisons (séquence n°  2) que cette 5e  séquence étant, pour la phase (paradoxale/combinaisons) identique à celle qui suit le Bélier, il est possible de lier Bélier et Lion, comme on lite le Bélier au Taureau en succession chronologique. Première découverte (dans le passage du trigone au quinconce) d’un mode de construction original  : toujours chronologique mais non consécutif. Il y a des « avant » et « après » qui ne sont pas immédiats. Suite à cette séquence, il faudrait être une mémoire très peu douée pour ne pas prévoir la polarité et la phase de la  6e.

— sixième séquence (5e au 6e mois)  : prévision confirmée. Avec tout ce que l’on a pu apprendre en 5  mois, la Vierge est inéluctable. C’est probablement ce qui explique pour quoi les astrologues qui ne voient pour le zodiaque que le départ Bélier la rendent insignifiante, alors qu’elle est in-Signifiante  : en tant que triomphe de la mémoire-logique qu’elle représente si bien. Tout est écrit, peut-elle constater, puisque tout était écrit pour moi. La suite n’est pas forcément prévisible. A moindre risque, la logico-mémo est fondée d’imaginer du définitif, un reflux vers le Bélier par le Lion, ou encore un nouveau Bélier… Seules les logico-mémo qui auront observé les trigones ont matière à défiance. En effet, cette 6e  phase confirme le mode de construction non immédiatement consécutif dé couvert en Lion  : il y a des effets aux causes proches et lointaines : les proches viennent de la succession linéaire des Signes, les lointaines viennent des similitudes des structures. Au regard des phases, la succession Lion-Vierge (de la paradoxale à l’égalitaire) est comme la succession que donne le trigone Taureau-Vierge et comme la succession Taureau-Bélier, en allant contre le sens des Signes… ce qui donne un sens cinématique à l’inhibition. Ainsi, tandis que le Lion aspire au Sagittaire pour se compléter, former une saison à grande échelle selon la succession dans le sens des Signes  : E,  P,  UP… la Vierge peut aspirer au Capricorne en suivant les mêmes phases, à rebours des Signes  : Vierge, Taureau, Capricorne (E,  P,  UP…). Une mémoire forte en logique de la Vierge, en organisant son savoir par les trigones appris, dispose de toutes les informations nécessaires à la prévision des 6  autres, s’il a la vision de la seule in formation qui lui manque  : le renversement du rapport des durées des arcs par la prise de pouvoir de l’arc nocturne.

— la septième séquence (6e au 7e mois) redécouvre la 1ere séquence pour la phase, la polarité, l’accroissement de l’écart des durées… mais nouvelle dualité, il y a inversion des dominantes  : le dedans du Bélier est passé dehors, le dehors est passé dedans. A la dé couverte du premier vis-à-vis, premier contre-coup, s’ajoute celle de la deuxième symétrie (couple Balance-Vierge) plus complète que la première (inversion de la polarité du rapport des arcs, de son sens croissant ou décroissant, et non du rapport lui-même. En symétrie 2e  degré  : le rapport est retourné, son signe « + »  ou  « – », inversé). En départ Cardinal, il est difficile, à la septième séquence, de ne pas remettre en cause ce qui semblait définitivement échafaudé sur la base des 6  premières. Il va falloir procéder à une relecture des premiers mois… sous un angle opposé. L’équilibre se rompt sous la Balance qui, pour le retrouver, doit au moins imaginer le Scorpion et le Sagittaire.

— après une huitième séquence qui confirme l’enrichissement de la dualité et l’existence du ternaire sous divers aspects (un 3e  Signe vient d’apparaître), la neuvième séquence rétablit les circuits de la mémoire-logique  : il y a un grand trigone formé de Signes dont les phases se succèdent ainsi que dans les première et troisième saisons, dans l’ordre E,  P,  UP.

Notre logico-mémoire peut venir au monde (si ce n’est fait) grâce aux leçons de la chronologie, la structure la place au-dessus et hors du temps  : ou dans une autre dimension temporelle que celle de la succession pure et simple des phénomènes apparents.

C’est le sens des contraires et des combinaisons des premières séquences qui vont s’inquiéter de l’insuffisance des Signes d’arc nocturne dominant et prévoir la venue des absents. Ne dit-on pas, d’ailleurs, que l’enfant sait tout (pendant 1,  2  mois  ?) en naissant  ? Nous remarquerons qu’à la 10e  séquence, 2  grands trigones, 1  premier grand carré peuvent s’organiser dans les Signes acquis. Le 3e  grand trigone, le 2e  grand carré deviennent possibles après la 11e séquence, et la 12e dévoile en tomber de rideau, l’autorité du 4 sur le 3… si vous m’en croyez.

Il n’y a pas d’astrologie sans mémoire humaine et une mémoire n’apprend pas le ciel en un jour.

… ni par l’instantané photographique que lui donnerait son heure de naissance.

J’ai souvent, et depuis longtemps, parlé de cette démonstration fastidieuse de la spécificité de chaque Signe par les différentes suites d’apprentissage-intégration du zodiaque photo-périodique. A chaque départ, Signe après Signe, puis degré après degré et enfin en subdivisant ce degré pour un jour an douze Ascendants… vous aurez autre chose  : un historique de plus en plus complexe, affiné, personnalisé. En guise d’entraînement, vous pouvez reconstituer l’historique des acquisitions de votre Signe, mois par mois, comme je l’ai fait pour le Bélier. Et si, par exemple, vous êtes né(e) Soleil en Capricorne, Ascendant en Vierge vide de planète… au 9e  mois, le transit du Soleil sur votre Ascendant sera-t-il vraiment vide d’intérêt  ?

Autre exercice  : en conservant votre heure locale de naissance (ou angle horaire du Soleil depuis le MC ou FC) vous pouvez construire le thème du transit solaire sur votre Ascendant. Pure fantaisie  ? Non, des voies de recherche que je préconise depuis une quinzaine d’années aux fascinés des méthodes Gauquelin et de l’horoscope statique. Lors d’une communication faite dans ce sens au défunt Centre International d’Astrologie, en réaction à une critique méprisante, j’ai quitté la tribune pour descendre dans la salle et envoyer mes graphiques à la tête d’un auditoire bouché. Aujourd’hui, à ma montre, à part les 2e  et 3e trigones de Neptune et Pluton, les autres sont remplis. De quoi être patient… à peine. Réfléchissez à la double importance  : de la première année d’âge et des transits solaires, cela vous préparera utilement à la compréhension du Signe Ascendant par une analyse que je projette.

 Chacun voit le monde à sa montre.

 Je regarde avec curiosité l’attraction des statistiques Gauquelin sur les astrologues, y compris conditionalistes. Y aurait-il des complexes scientistes ou universitaires jusque parmi nous  ? S’il en est ainsi, la chronologie y remédiera. Dans la mienne, assez avancée, il me semble, parfois, que les conflits d’astrologues se sont passés entre ceux qui croient aux universités et ceux qui n’y croient pas.

Sans y mettre de l’impatience (aurions-nous diffusé tant de grilles à base Gauque in  ?) je ne crois pas que la pondération du profil de ses statistiques soit féconde. Elle est inadéquate à ce qu’elle propose de mesurer. Une intensité se mesure par des nombres  : Mars, en pointe maximale au 2/3 de la Maison XII n’est pas plus rouge, plus gros, plus rayonnant, il est plus nombreux, plus fréquent… si Cassius Clay est bien né (vous me dires que non) avec Mars étroitement conjoint au  MC, aurait-il frappé plus fort avec un Mars vers la pointe de Maison  IX  ? Et frappait-il plus fort ou non que Cerdan dont le ciel situe Mars à la pointe de  VIII  ? l’astronome Le  Verrier serait-il plus savant qu’il ne le fût si l’on plaçait son Saturne après le Descendant alors qu’il se trouve avant  ?

Le profil Gauquelin concerne des fréquences. Raisonnons en fréquences  : les dominantes concernent ce que l’on est (à la demande générale) le plus fréquemment, les sous-dominantes ce que l’on est ou fait normalement, les non-dominantes ce que l’on peut être ou faire jamais, une fois, rarement. Cela suffit à comprendre la « fonction aveugle »  : en jamais, la fonction est exclue, en une fois, elle est révélatrice ou catastrophiste, en rarement, elle n’est que compensatrice. On ne peut con fondre les problèmes posés par le « souvent » avec ceux que pose le « rarement ». Et que l’on use de Mars, souvent ou rarement, il n’y a pas deux natures marsiennes, il y a deux façons de s’en servir. Les pondérations reviennent à diviser un billet de 500  F en deux, trois ou quatre morceaux.

Ceci dit, qu’est-ce qui fait que l’on répond plus souvent aux passages d’un astre aux Angles  ? Réponse saturnienne  : je n’en sais rien. J’ai proposé le changement d’état plutôt que l’intensification, parce qu’un changement d’état peut mettre en cause des modulations discrètes qui n’excluent pas des modulations d’énergie. Le fait d’être autre, ajouter ou soustraire sa présence au-dessus du ciel, de l’orient et l’occident peut suffire à modifier un équilibre d’ensemble sans modifier le sien.

L’astrologie statique est une astrologie simpliste.

Quand même… comment concilier les fréquences statistiques remarquables en  XII et  IX avec le RET qui accorde la puissance du  « R » aux Angles  ? Et que faire de ces statistiques qui déplacent les maxima de fréquences après la VII et après la IV  ?

D’accord, bon argument. Mais pour ce numéro d’équinoxe qui paraît au solstice d’hiver, voici mon cadeau de Noël  : un graphique Gauquelin publié en  1973 par les éditions Marabout (Université… vous allez me croire) dans son ouvrage  : « Rythmes biologiques, rythmes cosmiques ».

Commentaires du Marabout de l’astrologie conventionaliste  : « On observe, en effet, une recrudescence des décès lorsque la Lune se trouve au voisinage du méridien du lieu  ; plus précisément, comme le montre la figure  28, pendant les deux heures qui entourent le passage de la Lune à la culmination supérieure et la culmination inférieure ».

 Vous pensez bien que c’est moi qui souligne le « deux heures qui entourent » les culminations. Allez-vous, pour des morts refaire vos pondérations  ?

Je suppose que dans l’au-delà il doit y avoir un statisticien qui a d’excellents résultats avec la Lune en  IX et la Lune en  III lorsque les morts arrivent au paradis… ou dans ses statistiques.

 FIGURE page 181 d’Anthologie.

GARE A VOS GRILLES GAUQUELINIENNES…

… ou, mon cher Watson, êtes-vous sûr de tout savoir des discrétions du marabout de la statistique que l’on pourrait, réflexologiquement parlant, opposer au gourou-Sherlock du RET  ?

Que sont devenus les intouchables et pondérables déplacements des maxima du mouvement diurne, pour les culmination supérieure et inférieure de la Lune  ?

S’il est des amis qui guettent mes faux-pas (sait-on jamais), qu’ils prennent garde aux leurres…

Cahier Conditionaliste n°  12, 1986.